Chantal Laskier

60 ans et plus…. Au fil d’une vie, la passion pour seul fil rouge

Elégante, coquette, souriante et colorée, Chantal soigne son allure et sa présentation avec cette joie pétillante qui donne le ton à notre rencontre. Son style, parfaitement assumé et cultivé, n’est pas qu’une coquetterie. Il traduit une envie de rester visible et pleinement active, loin des stéréotypes de la femme senior invisible. Je dirais même qu’elle le revendique !

Son parcours professionnel a débuté par hasard, dans une agence de travail temporaire, où elle est vite passée d’assistante à technico-commerciale, puis directrice d’agence et de secteur puis directrice grands comptes. L’expérience en intérim sera sa première grande école, mais très vite le cabinet de recrutement devient sa « consécration », et elle s’y épanouit, portée par la passion du métier. 

Refusant les postures d’expert omniscient, Chantal revendique humilité et écoute : pour elle, le recrutement « n’est pas une science exacte, c’est d’abord et avant tout de l’humain, il ne s’agit jamais que de trouver la bonne personne au bon endroit, mais il est possible de se tromper ».

En 2008, elle franchit un grand cap et crée son propre cabinet de conseil en recrutement pour cadres et cadres dirigeants, CL Consulting. Elle refuse de se spécialiser dans un secteur  : la découverte de nouveaux métiers, de cultures différentes, la diversité des clients sont des sources de stimulation permanente. 

Chantal travaille beaucoup, sans jamais ressentir la contrainte : 

Ce qui l’anime, ce n’est pas la pression du résultat, mais la satisfaction de voir candidat et client heureux. Elle chérit la fidélité de clients historiques, comme Texelis où je l’ai rencontrée à Limoges, et s’émeut encore aujourd’hui des mots de reconnaissance sincère reçus.

La passion du métier reste vivace, même après 60 ans. Si elle poursuit le cumul emploi-retraite, c’est d’abord « pour l’équilibre » : travailler, rester utile, maintenir la dynamique et le goût de l’action. La question financière existe, mais c’est le plaisir du métier qui la pousse à continuer.

Chantal s’interroge beaucoup sur la perception que l’on peut avoir de son âge. Les remarques de l’entourage - « Tu ne fais pas ton âge », « Pourquoi tu ne profites pas de ta retraite ? » - lui rappellent une tension persistante : « J’ai l’âge que j’ai, mais je ne l’ai pas dans la tête ». Elle se demande comment elle est perçue, si son expérience rassure ou surprend, et avoue une certaine appréhension au moment d’aborder de nouveaux prospects. Mais l’accueil est toujours bon, et la passion l’emporte sur le doute.

Transmettre est devenu de plus en plus important à ses yeux. Elle a recruté, formé, accompagné plusieurs jeunes collaborateurs(trices), partageant avec elles son expérience et sa vision humaine du métier. Son engagement dans la relation intergénérationnelle est sincère : 

Chantal insiste sur l’importance de l’échange, de la découverte mutuelle, et aime voir les plus jeunes s’épanouir dans ce métier. Cet esprit de transmission nourrit sa propre jeunesse intérieure et donne tout son sens à son quotidien.

Fidèle à elle-même, Chantal rayonne, vive et colorée, passionnée et humble. Elle agit contre le risque d’effacement, s’interroge sur la perception sociale des femmes seniors, mais trouve un équilibre dans l’action, dans la transmission, et dans une forme de coquetterie assumée. 

Son histoire est une invitation à penser autrement la place et l’utilité des seniors au travail, à reconnaître la passion, le dynamisme et la créativité au fil des âges, et à valoriser ce qu’elle incarne : une élégance de cœur et d’esprit qui traverse toutes les générations.